(A tous ces tailleurs de pierres qui meurent à petit feu devant le silence coupable du monde.)
La pierre de la mort
Pour seul héritage
Un marteau et un burin
Que faire
Que faire quand la pierre se venge
Quand le monstre me ronge de l’intérieur
Quand la poussière remplace le pain
Et que mes appels demeurent sans réponse
Pourquoi est-ce ainsi,
Du lendemain, je n’attends que la tombe
Pourquoi est-ce ainsi
Dés l’enfance, je suis nourri à la disette
Le ventre vide, la gorge sèche
Entre les soupirs de ma mère, l’amertume des jours
L’enfer du soleil qui brûle ma peau
De nos rêves
Nos rêves de fontaines fraiches,
De ciel étoilé, que reste t-il ?
Tout s’étiole
Seule cette maudite poussière qui empoisonne nos vies demeure
Même écrasée, Tkukt ne courbe pas l’échine
Même si son destin est amer,
Et qu’elle ne cesse d’enterrer ses enfants
Un jour elle bondira au milieu de l’arène
Prête au combat
Toi, la roche
Roche imbibée de sang et de sueur.
Pourquoi tant de jeunes vies sacrifiées
Ainsi les hommes de Tkukt, meurent dans le silence
Malgré le sang versé, ils sont indésirables
Indésirables
Dans un pays ingrat qui cultive l’oubli
Il y a ceux qui triment, ceux qui vendent la force de leurs bras
Et ceux qui en tirent les dividendes
Vous qui élevez vos bâtisses
Sur le sang et la sueur
Vous qui êtes bien à l’abri
Quand d’autres sont à l’agonie
Vous qui gouvernez, ne connaissant point le dépit
Que sera votre sort le jour de l’incendie
Rezki Rabia